Ressources | Pandémie et addictions
Du fait de la pandémie de SARS-CoV-2 les patients « addicts » sont fragilisés. Merci d’être attentif à leur situation.
Vous pouvez être confrontés, en raison du confinement, à des patients en état de manque imposé par la rupture d’approvisionnement (ou de hausse trop importante des prix) en produits illicites (héroïne, THC, Cocaïne) ou par rupture de prescription de médicaments (opiacés, TSO, benzodiazépines).
N’oubliez pas de rappeler aux patients l’importance du respect strict du confinement et des mesures « barrière ». Mais aussi de leur donner quelques conseils spécifiques à leurs addictions et leurs façon de consommer : ne pas partager la « fumette », la « paille » et encore plus qu’avant le matériel d’injection.
Ne pas partager de cigarette ni de canettes… Déconseiller provisoirement le vapotage.
Pour l’alcool, confinement ou pas, il est essentiel de rappeler les repères de consommation pour éviter de voir s’installer une consommation plus à risque. Les repères de consommation à moindre risque sont toujours valables même en période de pandémie :
- Maximum 10 verres standard par semaine
- Maximum 2 verres standard par jour
- Des jours dans la semaine sans alcool
Pour prévenir ces difficultés un décret du 19/03/200 autorise provisoirement (et jusqu’au 31/05/2020), les Pharmacies à renouveler les traitements de TSO (Buprénorphine ou Méthadone), d’anxiolytiques et même d’hypnotiques, à posologie identique, pour des périodes de 28 j et à condition qu’ils aient été délivrés depuis déjà au moins trois mois. Rien n’est spécifié pour les situations de chevauchement mais donnez votre accord aux pharmaciens si besoin.
Il est difficile de prévoir les conséquences de la situation de confinement sur le niveau de consommation d’alcool de nos patients.
Certains patient vont s’imposer ou profiter du confinement pour se sevrer par eux même d’alcool sans accompagnement et risquer des incidents et accidents de sevrage.
Vous pouvez accompagner ces patients par une prescription de Diazépam et d’hypnotique et les suivre au quotidien, en ambulatoire, par téléconsultation.
Sites de soutien en ligne ou au téléphone :
Alcool Info Service : https://www.alcool-info-service.fr
ou en appelant le 0 980 980 930 (appel non surtaxé).
Drogues Info Service : https://www.drogues-info-service.fr
ou en appelant le 0 800 23 13 13 (appel gratuit).
Les situations les plus délicates pour les patients sont surtout le manque d’opiacés (héroïne, médicaments opiacés, TSO), de benzodiazépines et le manque d’alcool. Les états de manque sont très pénibles à supporter et le pronostic vital peut être engagé avec l’alcool et les benzodiazépines (convulsions, déliriums trémens, comas).
De nombreux signes cliniques de manque peuvent être confondus avec des signes de maladie COVID-19 comme des maux de tête, des courbatures, des frissons, des nausées, des vomissements, des diarrhées, la perte d’appétit …
Ceci est particulièrement vrai pour le manque de benzodiazépine.
Il n’est pas recommandé d’engager, durant cette période, un sevrage de benzodiazépine.
Une posologie de 30 mg /j de Diazépam est suffisante pour éviter des complications graves de sevrage de benzodiazépine. Pas pour l’alcool.
Tous les produits ont en commun des signes d’irritabilité, d’anxiété et des insomnies.
Les baillements, une rhinorrhée, une mydriase sont des signes plus spécifiques au manque d’opiacés.
En cas de manque d’héroÏne vous pouvez débuter, en urgence, un TSO par Buprénorphine haut dosage sublingual.
Vous serez peut aussi amené à ajuster un peu à la hausse le dosage des TSO (Buprénorphine ou Méthadone) du fait de la situation de stress des patients.
Les états de manques de THC ou de cocaÏne ne présentent pas de risque de gravité.
CONTACT
Docteur TRUFFY
Médecin Généraliste et Addictologue METZ
Membre du conseil d’administration de la CPTS Metz et environs
doc.truffy@wanadoo.fr
Tél. 03 87 32 22 33
CPTS Metz et environs
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Ou en son absence, appelez Médigarde
au 08 20 33 20 20
Pour une urgence vitale, appelez le 15